Définition :

L’alerte : c’est la diffusion en phase d’urgence par les autorités, d’un signal destiné à avertir la population d’un danger, imminent ou en train de produire ses effets, susceptible de porter atteinte à leur intégrité physique et nécessitant d’adopter un comportement réflexe de sauvegarde.

L’information : consiste à diffuser des consignes de comportement de sauvegarde, par anticipation ou concomitamment à un danger grave, puis à notifier la fin de la situation de péril avant de communiquer les conseils pouvant favoriser le retour à la normale (procédure de catastrophe naturelle, actions préventives adoptées...)

La  fonction “information” est complémentaire de la fonction “alerte”.


L’histoire de l’alerte des populations : du tocsin aux technologies cellulaires…

Cliquez pour écouter le fichier sonore

Dès le moyen Âge, les cloches furent utilisées pour avertir d’un incendie, d’un danger, d’une guerre, d’un péril en mer ou encore d’une catastrophe naturelle. Dans un soucis d’efficacité, une sonnerie ne pouvant être confondue avec celles du culte fût adoptée : le Tocsin. Cette sonnerie publique de plusieurs minutes est composée du tintement d’une cloche à coups pressés et redoublés à une fréquence de frappe située entre 90 et 120 coups par minute. La particularité de cette sonnerie était donc la fréquence rapide du tintement qui empêche la résonnance. Une cloche était souvent réservée à cet effet dans la tour du guet ou dans le clocher des églises. Dès le XIXe siècle des recommandations ont été émises pour organiser et réglementer cette sonnerie qui est mécanisée. Le Tocsin retentira notamment partout en France le 1er août 1914, en raison de l’ordre de mobilisation générale. Dès la seconde guerre mondiale, le système est progressivement remplacé par des sirènes électromécaniques. En 1960, ce système d’alerte est définitivement abandonné.

La Défense passive, puis le Réseau National d’Alerte :

L’Etat décide de déployer dès 1948, un réseau de sirènes hérité de la défense passive et destiné à alerter les populations en situation de guerre. Ces sirènes sont implantées en zone frontalière, dans les chefs lieux ou à proximité des sites militaires.  L’arrêté du 9 février 1954, porte la création du Réseau National d’Alerte (RNA), qui n’envisageait que les bombardements comme motif de déclenchement des sirènes. Le 8 mai 1973, les hypothèses d’utilisation sont étendues par arrêté aux risques nucléaires, bactériologiques et chimiques (NBC). Le RNA était, dans les années 2000, constitué d’environ 4 500 sirènes et 48 sites de déclenchement, interconnectés par des liaisons filaires spécialisés, situés sur 6 bureaux généraux de l’alerte (centres de détection et de commandement de l’armée de l’air) et 42 bureaux de diffusion et de l’alerte (implantés dans les locaux des préfectures). La mise à l’arrêt de ce réseau d’alerte explique que dans de nombreux points du territoire, ces anciennes sirènes restent désormais muette le premier mercredi du mois. La recrudescence des évènements climatiques majeurs et le conflit Ukrainien engendrent actuellement un réel engouement des communes, qui reprennent la gestion de ces sirènes et les remettent en service en tant que moyens communal d’alerte !


En France, qu’elles sont les autorités investies de l’Alerte des populations?

  • le maire (Art. L-2212-2 C.G.C.T)
  • le préfet (Art. L-2215-1 3° C.G.C.T)
  • L’exploitant d’un site industriel soumis à un plan particulier d’intervention, doit déclencher ses moyens d’alerte propre (zone des 2km) lorsqu’il acquiert la certitude que les effets de l’accident qu’il subi, vont dépasser le périmètre de son entreprise et menacer la sécurité de la population (Art. R-741-22 5° CSI).
  • Le Commandant des Opérations de Secours, en carence de l’autorité de police, lorsque celui-ci est confronté à une situation de péril imminent menaçant la population. (Art. L-1424-4 C.G.C.T)

En France, quels sont nos moyens d’alerte des populations?

La diversification des risques et l’évolution des technologies de communication ont permis une modernisation de l’alerte. La mise en place du Système d’Alerte et d’Information des Populations (SAIP) fût l’occasion en 2013 de revoir l’implantation et la technologie de déclenchement des sirènes afin de mieux prendre en compte les nouveaux risques et d’intégrer autour d’un logiciel unique de déclenchement un ensemble d’outils. Le SAIP permet via le portail d’alerte, d’avertir la population d’une zone donnée et de l’informer sur la nature du risque et le comportement à tenir via un panel de vecteurs modernes notamment : les stations du groupe radio France, autoroute info, les chaînes du groupe France Télévision, les panneaux à messages variables implantés sur les réseaux de Vinci Autoroutes, de la SNCF, de la RATP et des autoroutes nationales non concédées. Parallèlement à ces outils et en complément des moyens communaux et des conventions préfectorales avec les médias locaux, le ministère de l’intérieur exploite les médias sociaux en gestion d’urgence. Pour se faire, il s’appuie sur Twitter qui lui assure une visibilité de ses messages via le compte @Beauvau_alerte (les utilisateurs se trouvant dans la zone d’un événement majeur verront apparaître un bandeau spécial), sur la plateforme Posts on Google, qui met en avant les publications ministérielles lorsqu’un utilisateur effectue une recherche liée à l’événement en cours où si ce dernier est géographiquement concerné par l’accident, et enfin sur Facebook, par lequel il a la possibilité de communiquer ses informations sur l’outil “Safety Check”, permettant aux utilisateurs de Facebook de signaler à leurs proches qu’ils se trouvent en sécurité lors d’un événement survient. A noter que le ministère peut également s’appuyer sur les volontaires numériques en gestion d’urgence de VISOV qui seront son relais sur les médias sociaux et en assureront une veille.

Architecture fonctionnelle du SAIP :

SAIP, par qui et pourquoi est-il déclenché ?

Le SAIP est un ensemble structuré d’outils permettant la diffusion d’un signal ou d’un message par les autorités. Son objectif est d’alerter une population exposée, ou susceptible de l’être, aux conséquences d’un évènement grave imminent ou en cours. Elle doit alors adopter un comportement réflexe de sauvegarde. Son déclenchement et le contenu du message sont réservés à une autorité chargée de la protection générale de la population, de l’ordre public et de la défense civile. Sur le terrain, cette compétence est détenue par le maire et les préfets de département et de zone de défense.

SAIP : Une double fonction

L’alerte

A l’audition (sirène) ou a la réception (message par via FR-ALERT, radio, télévision, panneaux à messages variables, réseaux sociaux), la population doit appliquer les comportements réflexes de sauvegarde comme se mettre en sécurité et se tenir informée. Cette fonction d’alerte doit donc trouver une population déjà sensibilisée, connaissant le signal d’alerte et en capacité de réagir de manière pertinente. Tous les citoyens contribuent ainsi à l’efficacité des actions de secours de la sécurité civile.

L’information

Le SAIP permet aussi de préciser les consignes de sécurité à suivre en urgence et de donner les indications sur l’évolution de l’évènement.

Quelles sont les principales caractéristiques du SAIP ?

Le SAIP mobilise plusieurs vecteurs d’alerte et d’information de la population, le principe de base étant la multidiffusion :

  1. Les sirènes SAIP déclenchées par radio via l’INPT ; principalement réparties dans les bassins de population menacée par un risque majeur à cinétique rapide (rupture de barrage, vague de submersion, nucléaire…) ;
  2. Panel multi-vecteurs :
    1. Cellulaire : FR-Alert,
    2. Visuel : Panneaux à Messages Variables (SNCF, RATP, Autoroutes Etat (DIR)
    3. Audiovisuel : Radiofrance, Autoroute FM (+alerte RDS), France télévision
    4. Numérique : Médias sociaux (Twitter, Facebook + mise en avant Google)
  3. Un logiciel de gestion du système;
  4. Une application logicielle de déclenchement pour les Autorités (PAM) avec interface cartographique permettant de diffuser l’alerte de manière sécurisée et échelonnée.

SAIP, un déploiement échelonné

Plusieurs phases d’études, d’expérimentation, de contractualisation et de réalisation, ont été menées de 2009 à 2012. Le déploiement du SAIP, lancé dès 2013, est organisé en 3 temps :

1ère vague de déploiement de 2012 à 2022 couvre les zones d’alertes identifiées comme prioritaires. Environ 2200 sirènes sont positionnées dans 80 départements sur les bassins de risques et zones identifiées en corrélation avec les aléas et les enjeux. Le parc de sirènes intègre des sites existants (sirènes de l’ancien réseau national d’alerte ou appartenant aux communes) mais également de nouveaux sites positionnés dans des zones d’alerte dépourvues de moyens.

2ème vague de 2022 à 2026 doit permettre de couvrir l’ensemble des bassins de risques restant soit les zones PPI CNPE des 2 à 5km, ainsi que les zones menacées par les crues à cinétiques rapides . À terme, ce sont 2 830 sirènes qui seront connectées, dont 987 nouvelles ajoutées au dispositif du réseau national d’alerte existant. En complément, le projet « FR-Alert » annoncé le 24.09.2020 par M. le Ministre de l’intérieur, prévoit un déploiement à compter de juillet 2021 pour atteindre une couverture totale en juin 2022.

Le dispositif SAIP fut testé pour la première fois dans sa globalité en mai 2022 à l’occasion de l’exercice de sécurité civile DOMINO.

PAM : la plate-forme de déclenchement du SAIP

Le SAIP pourra être déclenché par une Plateforme Alerte Multicanal (PAM) à deux échelons.

Echelon 1 : Au sein des services du ministère de l’intérieur

  • dans les départements, à partir du Centre Opérationnel Départemental (COD) du préfet
  • dans les zones de défense, à partir du Centre Opérationnel de Zone (COZ)
  • sur le territoire national, à partir du Centre Opérationnel de Gestion Interministérielle des Crises (COGIC) du ministère de l’Intérieur.

Echelon 2 : Au sein des services partenaires (évolution envisagée)

  • sur ordre d’un maire ou du préfet, à partir du Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de Secours (CODIS).
  • sur le territoire national, à partir des Centres de Détection et de Contrôle et du Centre National des Opérations Aériennes (CNOA) de l’armée de l’air.

Le dispositif d’alerte, ce qu’il faut retenir :

Le dispositif FR-Alert :

La directive européenne du 11 décembre 2018 n°2018/1972 impose à ses 27 États membres de prendre les disposition nécessaire à la mise en place un système d’alerte aux populations géolocalisé via téléphone mobile avant le 21 Juin 2022. La France transpose cette directive en droit interne par l’ordonnance n°2021-650 du 26 mai 2021. Pour y répondre, la France a choisi de mettre en place un système s’appuyant sur 2 technologies distinctes en matière de téléphonie mobile:

  1. La diffusion cellulaire appelée CellBroad Casting
  2. Le SMS Géolocalisé ou LB SMS.

Ce dispositif modernise les outils mis à disposition des autorités en charge de la gestion de crise, Considérant qu’il n’existe pas de solution 100% efficace et idéale, FR-Alert n’à pas vocation à se substituer aux autres systèmes (sirènes, médias sociaux…). l’Etat au travers du S.A.I.P a en effet choisi de multiplier les vecteurs, pour accroître l’efficience de son système d’alerte. Au travers de l’instruction NOR: IOME2221758J du 28.09.22, le Ministre de l’intérieur défini les modalités d’usage de FR-Alert aux cas d’urgence, relevant de la Sécurité civile ou engageant la sécurité publique, pour lesquels un danger susceptible de porter atteinte à l’intégrité physique des citoyens est imminent ou en cours, et implique d’alerter. Ce système concerne donc :

  • Les urgences absolues ainsi que les situations imminentes ou en cours faisant peser un risque létal sur les populations ;
  • Les catastrophes majeures, qu’il s’agisse de sinistres ou d’accidents d’une particulière gravité, ou de menaces armées. Ces événements conduiront également au déclenchement de plans dédiés, comme les plans gouvernementaux ou le plan ORSEC (plan départemental d’organisation de la réponse de sécurité civile).

Un protocole d’alerte commun (PAC), entre les autorités publiques et les opérateurs, liste les types de risques suivants:

  • Météorologie
  • Feux ou incendies
  • Géophysique
  • Infrastructures
  • Transports
  • Nucléaire, radiologique, biologique, chimique ou explosif
  • Sécurité intérieure et sécurité nationale
  • Santé
  • Évènements engageant la sécurité publique.

Qui peut déclencher le dispositif FR-Alert ?

3 Autorités compétentes :

  • Le ministre de l’Intérieur pour les crises d’envergure nationale.
  • Le Préfet du département en sa qualité de Directeur des Opérations de Secours à l’échelon départemental.
  • Le Maire en sa qualité de Directeur des Opérations de Secours à l’échelon communal.

L’autorité compétente rédige le message sur le portail d’alerte multicanal qui est l’interface numérique à la disposition des décisionnaires. Pour le Maire, le déclenchement transitera via le Préfet, le maire transmettant à la préfecture la délimitation de la zone de danger et le texte du message à envoyer. La décision finale de l’utilisation de FR-Alert relève donc des préfets ou du ministre de l’intérieur.

FR-Alert, comment ça fonctionne ?

L’alerte, une fois rédigée, validée et saisie dans le portail d’alerte de l’État, est ensuite immédiatement diffusée aux opérateurs de téléphonie mobile qui ont alors pour obligation d’acheminer gratuitement les messages d’alerte aux populations.

  1. La transmission de l’alerte est émise depuis les antennes des réseaux couvrant la zone de danger.
  2. Les personnes se trouvant dans la zone de danger reçoivent alors immédiatement une notification d’alerte sur leurs téléphones portables : cela concerne tant les clients des opérateurs de téléphonie mobile que les personnes venant de l’étranger et bénéficiaires du service d’itinérance avec l’opérateur français.

Suite à l’envoi du premier message, les autorités compétentes pourront, via le portail d’alerte, informer les citoyens des suites de l’événement via des messages successifs, avec la possibilité de faire évoluer la zone géographique de diffusion.

Actif dans les départements métropolitains pour les téléphones mobiles dotés de la 4G et de la 5G, et le sera d’ici la fin de l’année pour les appareils 2G et 3G. FR-Alert ne nécessitent aucune installation d’application ou paramétrage spécifique du smartphone.

FR-Alert, quelles sont les technologies utilisées ?

1. La diffusion cellulaire « CellBroad Casting »

La diffusion cellulaire permet d’envoyer, sans avoir connaissance des coordonnées des utilisateurs et via les réseaux 4G et 5G uniquement, une notification à tous les smartphones situés dans la zone du risque majeur en cours. Les avantages de ce système résident en sa rapidité d’acheminement et en la nature du message diffusé. Intrusif, il déclenche une alarme sonore spécifique et stridente obligeant le propriétaire du smartphone à le prendre en compte. Contrairement aux sirènes, cette alerte, informe également sur la nature du risque et indique les réactions immédiates à adopter.

Principaux inconvénients:

  • Il ne fonctionne que sur l’infrastructure 4G (aujourd’hui 81 % de la population est couverte par la 4G, l’on peut considérer que seulement 33% des communes ont des taux d’alertabilité supérieurs à 90%*)
  • Moins efficace dans les zones rurales et isolées.
  • Il ne fonctionne que sur les téléphones « relativement récents » de type smartphone.
  • Il ne peut être acheminé si le réseau est hors service (rupture d’alimentation électrique, cyberattaque, incident sur l’infrastructure…)
  • Il ne peut être acheminé si le téléphone se trouve éteint ou en zone blanche exclue de toute couverture d’un opérateur.
  • Pour les départements frontaliers, l’alerte ne pourra toucher les smartphones qui seraient inscrits sur une cellule de téléphonie mobile étrangère et ce même si le téléphone et son propriétaire se trouve physiquement en France (Ce qui est souvent le cas dans la pointe des Ardennes par exemple).
  • Il exclu les utilisateurs de la téléphonie fixe.

2. Le SMS Géolocalisé « Location Based SMS »

Le SMS Géolocalisé permet d’envoyer, sans avoir connaissance des coordonnées des utilisateurs un message à tous les smartphones situés dans la zone du risque majeur en cours. Les avantages de ce système résident en polyvalence puisqu’il fonctionne sur tous les réseaux (2G, 3G, 4G et 5G). Contrairement aux sirènes, outre alerte, il informe sur la nature du risque et indique les réactions immédiates à adopter. Ont peut considérer que 90% des communes ont un taux d’alertabilité supérieur à 90%*.

Principaux inconvénients:

  • le SMS peut mettre une dizaine de minutes à être déployé.
  • le LB-SMS est soumis au risque de saturation des réseaux (vulnérabilité en cas d’évènement majeur dans les zones densément peuplée ou dans les zones où les réseaux sont sous-dimensionnées)
  • Le système n’est pas intrusif: si le téléphone portable est en silencieux, aucun son ne sera émis et vous risquez de ne pas en prendre connaissance immédiatement du message.
  • Il ne peut être acheminé si le réseau est hors service (rupture d’alimentation électrique, cyberattaque, incident sur l’infrastructure…)
  • Il ne peut être acheminé immédiatement si le téléphone se trouve éteint ou en zone blanche exclue de toute couverture d’un opérateur.
  • Pour les départements frontaliers, l’alerte ne pourra toucher les smartphones qui seraient inscrits sur une cellule de téléphonie mobile étrangère et ce même si le téléphone et son propriétaire se trouve physiquement en France (Ce qui est souvent le cas dans la pointe des Ardennes par exemple).
  • Il exclu les utilisateurs de la téléphonie fixe.

Le cumul de ces deux systèmes permet d’atteindre une couverture technique théorique de près de 95% de la population, cependant l’efficacité de FR-Alert est à pondérer en fonction :

  • de l’heure de déclenchement (jour/nuit),
  • de la zone géographique concernée et de sa couverture cellulaire (rurale/urbaine)
  • du taux et du type d’équipement de la population

L’efficacité est également variable en fonction des tranches d’âge de la société. En effet, le dispositif exclu la diffusion de messages vocaux sur la téléphonie fixe, ce qui a un effet direct sur un public âgé, souvent moins équipé et à l’aise vis à vis des nouvelles technologies.

*données issues de l’article sur le potentiel d’alertabilité du CB et du LB-SMS – IRMA

FR-ALERT – Alerter & protéger : déploiement national du dispositif

Dossier de Presse ~ Ministère de l’intérieur 2022

Pour en savoir plus : https://www.fr-alert.gouv.fr/

Reconnaître et comprendre les signaux d’alerte :

Le signal national d’alerte

Le signal national d’alerte est défini par l’arrêté du 23 mars 2007, il se compose d’un son modulé, montant et descendant, en trois séquences d’1 minute et 41 secondes, séparées par un intervalle de 5 secondes.

Ce cycle ainsi constitué permet une perception efficace à plusieurs kilomètres. Son cadencement suffit à interpeller, tout en rendant acceptable le stress généré. Initialement, la durée du signal modulé correspondait aux capacités techniques des premières sirènes électromagnétiques, soit 1 minute. Les 41 secondes sont quant à elles liées à l’inertie de la turbine et au délai nécessaire pour atteindre sa vitesse maximale de rotation (montée) et son quasi-arrêt (descente). Outre les notes produites autour de 380Hz avec une puissance supérieure à 100dB (mesurée à 10m), les sirènes génèrent aussi des harmoniques que notre subconscient interprète depuis la nuit des temps comme un signe annonciateur de danger.

Le hurlement du loup : un son synonyme de danger !

La convergence naturelle et technique des signaux aposématiques est en effet mise en avant par une récente étude publiée en septembre 2020, menée par l’Université des sciences de la vie de Prague. Les hurlements des chefs de meute (loups Alpha) émettent des fréquences basses, alors que les autres loups répondent à l’appel par des hurlements ayant une fréquence sonore plus élevée. La combinaison de ces variations rendrait le son émis par la meute identique à 89,6 % avec celui de nos traditionnelles sirènes d’alerte . Au fil de l’évolution de notre espèce, nous aurions donc appris, de manière inconsciente, à associer ces sons à un danger ! Une autre étude Israélienne corrobore cette thèse, en démontrant l’accélération du rythme cardiaque des fœtus lorsque les sirènes d’alerte se déclenchent.

Le signal national d’alerte

L’alerte est annoncée par 3 cycles d’1 minute et 41 secondes chacun.

Cliquez pour écouter le fichier sonore

Le signal de fin d’alerte

La fin de l’alerte est annoncée par un signal continu de 30 secondes, suivi d’une descente en régime de 30s.

Cliquez pour écouter le fichier sonore

Les essais mensuels

Tous les premiers mercredi du mois à midi, les sirènes sont testées. Cet essai ne comprend qu’un seul cycle d’1 minute et 41 secondes seulement.

Le signal spécifique aux ouvrages hydrauliques

Les secteurs directement exposés au risque de submersion disposent d’un réseau de sirènes spécifiques de type « corne de brume ». Il à vocation à avertir la population de la rupture d’ouvrage de retenue ou d’un lâché d’eau important pouvant engendrer un risque de submersion. Le signal d’alerte est composée d’émissions sonores de 2 secondes séparées par un intervalle de 3 secondes répétées durant au moins 2 minutes. Tous les trimestres, les premiers mercredis des mois de mars, juin, septembre et décembre à 12h15, les sirènes font l’objet d’un exercice. Ce signal d’exercice ne comporte qu’un cycle d’une durée de 12 secondes composé de trois émissions sonores de 2 secondes séparées d’un intervalle de 3 secondes.

La fin de l’alerte est aussi annoncée par un signal continu de 30 secondes.

Cliquez pour écouter le fichier sonore

Savoir réagir à l’audition d’un signal d’alerte

En cas d’alerte, il est nécessaire pour votre sauvegarde et celle de vos proches d’adopter un comportement réflexe. Il contribuera à votre sécurité et facilitera l’action des secours. Par défaut, rejoignez un bâtiment afin de vous protéger et vous informer sur la nature exacte du danger. En situation de crise, les réseaux téléphoniques et/ou internet pourraient ne plus fonctionner. La radiodiffusion par voie hertzienne offre une certaine robustesse et reste votre vecteur principal d’information.

La consigne immédiate à appliquer est de se mettre en sécurité, ensuite selon le risque et la situation deux ordres pourront vous être donnés :

1. LE CONFINEMENT

  • Tenez-vous informé par toute source officielle et disponible.
  • Arrêtez la ventilation (VMC)
  • Obstruez toutes les ouvertures afin de vous protéger d’une éventuelle pollution de l’atmosphère.
  • Fermez les volets et éloignez-vous des ouvrants. (Dans certaines situations telles que les explosions ou les tempêtes, les vitres peuvent se briser et blesser les personnes situées à proximité).
  • Dans le cas de risque nucléaire et si la situation l’exige, les autorités pourront ordonner aux populations proches de la centrale nucléaire (jusqu’à 20Km), de s’administrer un comprimé d’iode stabilisé. Il est impératif de respecter la posologie et les consignes transmises. (Une prise diode, mal dosée, trop précoce ou à l’inverse trop tardive peut réduire significativement son efficacité).
  • Ne quittez pas votre abri, avant que l’alerte soit levée par les autorités.

2.L’EVACUATION

  • Toujours sur ordre des autorités et dans le respect des consignes données (itinéraire,…).
  • Préparez votre évacuation en constituant un kit d’évacuation.

EDF – PREFET des ARDENNES – ASN

Cliquez sur l’illustration pour télécharger le dépliant d’information en cas d’accident nucléaire dédié aux populations situées autour de la centrale de CHOOZ (08).

Cliquez sur l’illustration pour télécharger le mémo « Savoir réagir à l’alerte lors d’une crise majeure« 

DGSCGC – Ministère de l’Intérieur

LES BONS REFLEXES A ADOPTER :

Réagissez immédiatement et mettez-vous en sécurité dans un bâtiment, si cela n’est pas possible, évacuez la zone sans délai.

N’allez pas chercher vos enfants à l’école : Ils sont pris en charge et sont en sécurité par des équipes d’encadrement formées et exercées.

Ne téléphonez pas pour éviter la saturation des réseaux et économiser votre batterie : Réservez l’usage du téléphone aux situations d’urgence. Si vous devez communiquer, privilégiez l’envoi de SMS (les secours peuvent être joints par SMS au 114).

Votre véhicule n’est pas un lieu sécurisé ! Il ne pourra résister à la chute d’un arbre et sera emporté par une crue torrentielle de 30cm ! Stationnez-le correctement pour faciliter la progression des secours.

N’allumez pas de flamme, ne fumez pas : En cas de risque majeur technologique, l’atmosphère peut être saturé de produits chimiques inflammables.

Ne contribuez pas à la rumeur, relayez uniquement des informations officielles : Ces informations peuvent engendrer des mouvements injustifiés de panique, nuire à l’organisation des secours, mobiliser inutilement des moyens ou induire les autorités en erreur dans l’appréciation de la situation.

Ne buvez pas l’eau du robinet : En cas de risque majeur technologique, ne vous exposez pas à une intoxication, tant que la nature du danger n’est pas parfaitement connue.

Ne descendez pas dans les sous-sols ! En cas d’inondation : risque de noyade, d’électrocution… En cas de risque chimique : accumulation de gaz toxique ou explosif.

Ne prenez pas l’ascenseur : En cas de coupure électrique ou de panne, vous pourriez rester bloqué durant de très longues heures. Pire, la présence de ventilations non obstruées dans la gaine d’ascenseur vous rend vulnérable aux fumées d’incendie ou à un éventuel nuage toxique.

Ne revenez jamais sur vos pas : Des phénomènes violents et fulgurants (vague de submersion, explosion, nuage toxique, fumées denses…) peuvent vous piéger, vous désorienter ou vous intoxiquer.

En cas de risque de submersion(proximité des digues ou barrages), si la corne de brume retentit, vous devez : Gagnez rapidement un point haut ou à défaut les étages supérieurs d’un immeuble élevé et solide et y rester jusqu’à la fin de l’alerte.

Une fois alerté, par quoi puis-je m’informer ?

  1. la RADIO :
    • radio France (votre référence officielle)
    • stations FM locales liées par convention avec les autorités.
  2. La TELEVISION :
    • Les chaînes du groupe France Télévision (France 3, ou FranceTV Info (canal 27 TNT)).
  3. Les MEDIAS NUMERIQUES (si internet et les réseaux cellulaires restent accessibles):
    • Le site web officiel de votre Préfecture
    • Les médias sociaux officiels (Ministères, Préfecture, SDIS, forces de l’ordre, commune).
  4. Par tous les autres vecteurs à disposition des autorités.

En savoir plus sur les risques majeurs et s’y préparer :

MAIRES, découvrez notre page dédiée à l’alerte communale !