16h29, une explosion dans le ciel…

A 16h29 le mercredi 07 novembre 1979, la tranquillité du ciel Ardennais est soudainement bouleversée par un bruit terrifiant. Deux avions de combat de type Dassault MIRAGE IIIC immatriculés 31 & 89 provenant de l’escadron de chasse EC2/10 la BA110 de Creil, viennent d’entrer en collision alors qu’ils réalisaient un vol d’entrainement, au dessus de l’agglomération de Charleville-Mézières.

Le choc est extrêmement violent. Un nombre important de débris provenant du n°31, s’écrasent sur l’emprise de l’aérodrome de Charleville-Belval (LFQV) et ses abords, alors que le n°89 se disloque partiellement et percute à pleine vitesse la maison de M. le Maire de la commune de Damouzy située à quelques kilomètres de là.

Sur les deux pilotes, un seul réussi à faire fonctionner son siège éjectable, tandis que le second, le ✞Capitaine BERTRAND Jean-Pierre fût tué sur le coup lors de l’abordage. En raison de la violence de la collision et de l’altitude à laquelle elle eut lieu, des morceaux d’épaves et des restes humains furent découverts dans une large zone de l’agglomération et ce durant plusieurs jours.

Bilan de cet accident :

  • 1 pilote décédé (✞ CNE BERTRAND J.P),
  • 4 blessés (dont le second pilote et 3 pompiers blessés lors d’une explosion ayant eu lieu dans la maison du Maire de Damouzy suite au crash),
  • 1 maison d’habitation et 2 aéronefs de détruits,
  • plusieurs maisons et véhicules endommagés par la chute de débris.
Le fuselage de l’appareil tombé sur l’aérodrome de Charleville-Belval (LFQV) s’est profondément enterré. On distingue ici la dérive, ainsi que la tuyère aplatie du réacteur.
Prise de vue d’une partie des débris tombés sur l’aérodrome de Charleville-Belval (LFQV). Un témoin racontera avoir vu « un avion avec les ailes en feu percuter le sol »
Toujours sur l’aérodrome, on distingue une partie avant de l’aéronef, notamment son train avant, un train d’aile, ainsi qu’un réservoir additionnel.
Dérive et gouverne de direction tombées au milieu de l’avenue Charles de Gaulle à hauteur de la rue de la paix sociale. On distingue le numéro 89 et l’emblème de l’escadron de chasse EC-2/10 Seine (coq).
Ce morceau important de l’épave (aile) est tombé sur l’atelier de mécanique agricole situé au carrefour de l’avenue Charles de Gaulle et de la route de Warcq.
Ce débris a traversé le toit du bâtiment pour finir entre deux tracteurs en réparation où des mécaniciens étaient au travail. Ces derniers déclarerons ne rien avoir entendu avant que l’élément métallique ne vienne se fracasser au sol.
Cockpit de l’appareil qui s’est écrasé sur la maison du Maire de Damouzy. On distingue l’avant de la verrière, l’emplacement vide du siège éjectable et de part et d’autre de la cellule de pilotage, les entrées d’air du réacteur.
Morceau d’aile et train d’atterrissage.
Elément d’épave retrouvés sur la commune de Damouzy à proximité de la maison de M. le Maire.
Un des très nombreux éléments retrouvés dans l’agglomération durant les jours qui ont suivis le crash.
Débris tombé dans la cours de la garderie de Warcq à quelques mètres des salles où se trouvaient les enfants. Par chance, du fait de la météo (pluie), les enfants n’était pas sortis.
Au premier plan, le radôme abritant l’avionique, en particulier le radar CYRANO 1 Bis. En arrière plan la maison du Maire (face Bravo).
Maison du Maire de Damouzy (face Alpha), avec un morceau de l’épave du Mirage.

Crédit photo CIS Charleville-Mézières – SDIS 08.