La contribution de bénévoles spécialistes des transmissions aux opérations de sécurité civile est une réponse à une question généreuse, posée, à partir de la seconde guerre mondiale, dans le milieu radioamateur : « Pourquoi ne pas mettre ces moyens (de transmission) à la disposition des personnes, lors de catastrophes, afin que ce loisir devienne un maillon dans la chaîne de solidarité ? »

Cette motivation anime toujours l’association. L’essentiel de l’action des radioamateurs, en sécurité civile, peut en effet être exprimé ainsi : dans le cadre de leur activité de radio-transmission – qui est d’abord une passion – et dans les limites fixées par une réglementation internationale ancienne et précise, des bénévoles mettent leurs compétences techniques, leur énergie et leurs équipements personnels au profit de la collectivité, pour des missions d’intérêt général et de solidarité.

Dans cet esprit, des radioamateurs s’attachent au développement de ce que l’on appelle alors la protection civile – d’abord à l’échelon local, en adhérant aux associations de secourisme, puis au plan national en répondant, en 1972, à une sollicitation formelle du ministère de l’Intérieur, adressée à l’association qui a vocation à représenter les radioamateurs dans leur ensemble et à porter leurs intérêts : le Réseau des émetteurs français (REF). L’administration recherche le concours de radioamateurs pour assurer des liaisons radio complémentaires en cas de catastrophe.

A cette époque, le REF ne s’engage pas lui-même dans la mission de service public à laquelle il lui est ainsi proposé de participer, craignant « d’être utilisé par le ministère de l’Intérieur pour des interventions policières, ce qui n’est pas le rôle des radioamateurs ».

En dépit de cette objection de principe, le projet se concrétise rapidement. Comme on peut le constater par ailleurs dans l’histoire de la sécurité civile française, l’action de personnalités enthousiastes et convaincues de l’importance de la tâche à accomplir se révèle décisive et fonde une œuvre durable. Quelques radioamateurs créent ainsi, dès 1972, sous l’égide du REF, de la FNPC et du ministère de l’Intérieur, une association distincte dédiée aux missions de secours : l’Association nationale des radioamateurs du REF au service de la protection civile – ANRA-REF-PC. L’association connaît une rapide croissance : 300 membres en 1974, 800 en 1977.

En 1977, l’association rompt ses liens avec le REF où les désaccords persistent sur la pertinence des missions de sécurité civile. L’ANRA-REF-PC devient l’ANRASEC – Association nationale des radioamateurs au service de la sécurité civile. Elle couvre alors une trentaine de départements ; sa renommée et ses effectifs continuent de croître. L’ANRASEC devient un partenaire régulier des pouvoirs publics et participe à des exercices nationaux sur des scénarios de catastrophes

Les radioamateurs au service de la sécurité civile s’investissent volontiers dans la mise au point de dispositifs nouveaux ou expérimentaux. Ils participent à d’importantes opérations de secours, tant en France (tempêtes, inondations, ruptures ponctuelles des liaisons téléphoniques,…) que dans le monde (Mexique, Colombie, Madagascar, Roumanie, Arménie, Mauritanie,…). En 2022, les opérateurs radio de la FNRASEC ont accompagnés les convois humanitaires de la Protection Civile (missions ORZEL au profit de l’Ukraine).

LE FRUCTUEUX PARTENARIAT AVEC L’AVIATION CIVILE

La mise en place de balises de détresse à bord des aéronefs ouvre aux radioamateurs de nouvelles possibilités d’intervention en opérations de secours. Le développement de ces actions est considérable et rapide : la mission SAR (« search and rescue ») constitue bientôt la première activité de l’association supplantant les transmissions de secours (pour lesquelles il est parfois difficile de maintenir un intérêt soutenu quand des moyens techniques de plus en plus sophistiqués paraissent devoir fonctionner sans défaillance).

Avec cette mission opérationnelle, les radioamateurs au service de la sécurité civile garantissent aux pouvoirs publics un savoir-faire spécialisé et ils apportent une contribution décisive et irremplaçable (en termes de coût, de disponibilité, de technicité) aux recherches de type SATER.

Les relations avec l’aviation civile sont formalisées dans une convention qui précise les modalités d’intervention des radioamateurs, les conditions de financement de leurs investissements – dont une part notable reste à leur charge propre – et de leurs défraiements. Ils sont devenus, dans ce domaine, des collaborateurs privilégiés de la DGAC et des préfectures.

UNE GRANDE FÉDÉRATION AU SERVICE DES MISSIONS DE SÉCURITÉ CIVILE

En 1984, l’ANRASEC regroupe 1 300 radioamateurs ; elle est présente dans 80 départements. L’assemblée générale décide de transformer les sections départementales en associations de plein exercice, regroupées dans une fédération nationale, la FNRASEC – Fédération nationale des radioamateurs au service de la sécurité civile. Pour éviter la connotation éventuellement péjorative de l’expression « amateur », la Fédération adopte, pour un temps, l’appellation « radio-transmetteurs ». Elle vient de reprendre son ancienne désignation, marquant son souci de s’inscrire clairement dans le cadre de la réglementation internationale de cette activité.

La FNRASEC atteint un effectif compris entre 1 500 et 1 800 membres, autour duquel elle se stabilise (près de 1 650 membres répertoriés aujourd’hui sur le portail www.fnrasec.org) ; elle est présente, avec ses ADRASEC et ATRASEC, dans la quasi-totalité des départements et outre-mer.

Cette Fédération apporte un concours déterminant à la réalisation de missions essentielles (recherche de balises de détresse) et réellement stratégiques (transmissions de secours). Sa présence aux côtés des pouvoirs publics est appréciée. C’est également une association gérée avec rigueur. Pour autant, elle peut présenter certaines vulnérabilités, tenant notamment à des ressources financières limitées et à des effectifs dont le remplacement ne semble pas partout assuré.

Agrément, Reconnaissance d’Utilité Publique et conventions :